Le rêve... [prolongé jusqu'au 26 avril]

Il arrive, comme chaque soir. Comme chaque soir j'attend qu'il passe. Le grand cheval survole la ville, mais je suis seul à le voir. C'est une ombre qui recouvre le monde de ses voiles. Quand elle est passée, le bruit des hommes laisse place à la voix du silence, la Terre est plongée dans l'obscurité. Ce cheval, silencieux, inévitable, c'est ma nuit.

Je suis dans une allée qui me fait penser à un parc public à Londres.
ce chemin est éclairé au travers d'un voile de brumes par des réverbères.
Derrière moi, attaché par sa laisse, je promène un petit dragon ...
Tous les 5 mètres , il s'arrête , renifle le pied d'un réverbère et fait pipi en me regardant d'un aire penaud.
La promenade s'éternise et le manège se reproduit, indéfiniment, ce qui a pour effet de m'excéder.
Alors je le regarde dans les yeux et je lui dis ..."Arrêtes ! ... sinon je me reveille !

Celà se produit, parfois, juste avant de m'endormir. Dans ma tête, c'est la chamade, c'est l'anarchie. Les pensées s'entre-choquent et s'emmèlent aux sons sourds des battements de mon coeur, des éclairs de couleurs, une cacophonie, un "sons et lumières", des flash d'images enfouies depuis l'éternité, des images d'hier et d'aujourd'hui, des images de demain et d'un avenir, mais quand ? Ces flashs d'images sont si rapides que je ne perçois d'eux que les flashs, pas les images... et pourtant je sais que ce sont des images, et il suffirait que j'en retienne une pour la voir et pour filer dans son espace et dans son temps... Mais ce n'est jamais le moment de la pause... C'est le moment de la lecture en accéléré et dans toutes les directions de tout ce que ma pauvre caboche a capté depuis qu'elle s'est ouverte au monde...

Dans cette agitation de tous ces sons, ces images, ces sensations... Je suis au calme, au milieu, je m'endors, ma respiration suit le fil horizontal d'un encéphalogramme plat...

ou ma plus grande peur (titre complet)

- Mes rêves sont et ont toujours été très agités. Comme chaque soir je me glisse dans mon lit, quelques larmes coulent sur mon visage, mes paupières se ferment et je sombre dans le sommeil.

J'aire dans le noir, l'atmosphère est chargée de chagrin et devient pesante. Je suis perdu, chaque pas est d'une atroce souffrance ce Voyage au bout de la nuit n'en finit pas. Des instruments aux sonorités étranges apparaissent devant moi, ma tête se remplie de « bing » « bouhong » « bang » allant crescendo. Tout tourne autour de moi, je me retrouve dans un couloir sans dessus-dessous, les murs difformes sont recouvert d'une tapisserie pourpre accompagnée de motifs finement dorés, le sol qui est aussi le plafond se trouve être un damier.
Ici je peux avancer sans avoir l'impression d'être écorché vif. Tout le long du couloir il y a des portes mais elles sont toutes verrouillées, sauf une, d'un geste brusque je l'ouvre, l'obscurité se jette sur moi.

- Je me réveille en sueur, à tel point que mes draps sont trempés. 1h du matin, la nuit ne fait que commencer. Les yeux à peine clos je retombe dans les bras de Morphée.

- Je me trouve dans mon lit, du moins...chez mon père, je me lève et dans le petit salon je trouve une jeune fille que j'appelle Léa pourtant mon esprit me dit que sont nom est Mounia, elle vient passer quelques temps « ici ». Après un long trajet en bus j'arrive dans mon lycée, nu, pourtant je me suis habillé ce matin, et assez chaudement. Dieu sais à quel point j'ai honte de mon corps et peur de le montrer. Malgré cela je me rends devant ma salle de classe et mes camarades ne semblent pas voir cette nudité enfin, pendant un certain temps, tout à coup leurs têtes grossissent, me surplombent, de leurs énormes bouches sortes des rires stridents qui entrent en raisonnance à l'intérieur de mon corps.

- Mes jambes sautent en l'air, je sort enfin de ce cauchemar et souffle un bon coup. J'ai perdu mes couvertures et pourtant je meurs de chaud. Une fois la fenêtre ouverte, terrifié, je me décide à refermer les yeux.

- 3 ans, c'est mon age. Debout dans mon lit à barreaux je me penche pour voir ce qu'il y a au sol, c'est à dire le néant et je tombe dedans après avoir reçus un coup de coussin de la part de mon frère.
Je chute dans le noir, au passage je croise des nombres, des formes géométriques, des animaux, des visages, des livres...
Cette descente me conduit dans une salle entièrement blanche, en son centre se trouve deux nounours blancs, un bien gros qui a l'air moelleux et un autre maigrichon voir même squelettique.
Une impulsion me pousse a leur gratter le nombril. Et je me retrouve dans l'étreinte chaleureuse de ma meilleure amie

- Un autre sursaut me réveille mais cette fois c'est la sonnerie de mon portable, il faut que je me lève pour aller en cours, en attendant j'angoisse déjà à l'idée de devoir me coucher ce soir

* Voyage au bout de la nuit >>>clin d'oeil à Céline