En fait, ce sont surtout des conventions qui n'ont pas plus de valeur scientifique que ça. Rouge, jaune, bleu, c'est la convention de l'imprimerie et rouge, vert, bleu, c'est la convention des écrans couleur. A la rigueur, si on voulait parler de "couleurs scientifiques", la convention rouge, jaune, bleu serait plus proche de la réalité que la convention rouge, vert, bleu. J'en veux pour preuve le centre de sensibilité des cônes "verts", dans l'oeil humain, qui se situe plutôt dans le jaune que dans le vert. Quoique, les bâtonnets ont leur maximum de sensibilité dans le vert. Donc, au fond, c'est assez arbitraire…
En tout cas, en optique, les deux fonctionnent aussi bien l'une que l'autre.
En imprimerie, on a choisi rouge, jaune, bleu, parce que les pigments ont un comportement différent de l'optique : quand tu mélanges deux couleurs, tu ne peux pas en obtenir une plus claire que la plus claire des deux de base. Ça fonce forcément. L'exemple le plus simple est que si tu mélanges toutes les couleurs, tu obtient du noir ou presque, alors qu'en optique, ce serait du blanc. On dit que les couleurs se soustraient. Du coup, avec du rouge, vert et du bleu, on ne pourrait pas espérer obtenir du jaune.
Au fond, on pourrait même dire que la convention utilisée en arts graphiques est plus "scientifique" que celle utilisée par les scientifiques…
Donc au final, quand on dit que rouge, vert, bleu, ce sont les couleurs scientifiques, c'est un gros abus de langage. Pour être exact, il faudrait dire, couleurs utilisées par les scientifiques, ce qui est tout de suite différent.